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Nous re partons faire un tour
24 janvier 2020

Si tu vas à Rio . . .

 

Nous n’avons pas oublié de monter là-haut . . .

Réveil matudinal. Ouverture des rideaux. Nous naviguons à travers des ilots acérés. Vite les jumelles. Rio s’approche de nous. Un peu de brume, mais petit à petit tout se distingue. La première pointe acérée, vigie de la ville : le pain de sucre. Un mythe se dresse devant nous. Beaucoup plus en retrait, un autre nous tend les bras : le Corcovado. Le nom même de cette ville est un mythe. Peu de gens ne le connaissent pas. Un espace géographique très particulier génère photographies et reportages, sans compter le mot carnaval qui est complètement associé à ce nom. Même James Bond est venu faire dans ce lieu quelques facéties.

En arrivant ici, je n’avais que peu d’images mentales pour connaitre et comprendre cette ville. Après deux jours de visite, le flou est à peine dissipé. Les quartiers d’affaires, beaux et riches côtoient les quartiers plus pauvres, les favelas accrochées sur les collines. Tout se mélange et s’assemble dans un équilibre incertain. Avec Annie, nous aimons, main dans la main, nous échapper, aller vers l’incertain. À plusieurs reprises nous avions été prévenus : Attention aux agressions de touristes pour voler bijoux, sac, appareils photo, etc. Nous étions prévenus. Notre hémisphère gauche l’avait bien enregistré. En passant la courte passerelle qui relie le bateau au quai, nous nous sommes aperçus que nous n’avions emporté que notre cerveau droit. Quel oubli ! nous avons donc marché droit devant nous. Là où nos pas nous guidaient, pas de trace de ces cheminements touristiques qui encombrent les rues. Non, que des gens qui allaient à leur travail ou qui vaquaient à leurs occupations matinales. Des gens qui somme toute, nous ressemblaient. La plus grande agression qu’ils nous ont fait subir a été une indifférence banale d’humains qui se croisent dans une grande ville.

Une grande avenue, beaucoup de circulation, les piétons peu respectés. Une grande place, une statue équestre d’un homme important dont nous n’avons même pas retenu le nom. Les gens allaient venaient, pas de trace d’un petit voyou, même drogué. Nous avons pris le temps de visiter une petite église simple et jolie. Nous échangeons un baiser de paix comme nous le faisons toujours quand nous entrons dans un lieu de culte. À côté de l’église, une petite rue semble plus animée. Voilà ce qu’il faut pour animer notre curiosité. Nous allons ainsi passer une heure à nous glisser de petites rues en ruelles, en impasses ou en placettes. Contre l’agressivité, pour nous protéger, nous avions notre arme fatale : notre sourire. Beaucoup des commerçants rencontrés avaient la même arme ; nous avons échangé des salves. Beaucoup de choses à vendre, pour la maison, pour la santé, pour le plaisir. Des objets, des vêtements, de l’électronique.

À un moment au milieu d’une rue, cinq hommes sont arrivés, tous avec une chemise bleue. Ils étaient armés. Nous nous sommes réfugiés dans l’entrée de la boutique d’en face pour regarder la suite des évènements. Ils ont pris en main leurs armes avec lesquelles ils nous ont joué un air de samba. L’un était armé d’un saxophone, l’autre d’un trombone, puis deux trompettes et une batterie. Imaginez la merveilleuse agression que nous avons dû subir ! En étant sur le trottoir d’en face, vu la largeur de la voirie, nous n’étions qu’à deux mètres d’eux. Quel auditorium symphonique, quel opéra aurait pu nous donner autant de bonheur que celui que nous avons reçu à ce moment-là ? Nos bonheurs sont souvent de laisser le hasard nous surprendre. Notre esprit est toujours ouvert pour l’accueillir. C’est ainsi que nous collectons les pépites qui laissent des étoiles dans notre vie. Nous sommes retournés sur le bateau avec le contentement d’une belle balade, n’ayant à aucun moment eu dans l’esprit que nous étions dans une zone dangereuse.

L’après-midi a été différent. Là nous avons retrouvé les belles et nobles règles touristiques. Un badge n°40 collé sur la poitrine, nous sommes montés dans le car n°40 dans lequel nous attendait le guide n°40. Ancien serveur dans un restaurant de Montmartre, il nous a fait suivre les routes officielles. Allo, allo, pour le pain de sucre, merci de rester groupé pour monter dans le téléphérique. Mesdames, messieurs, nous sommes en train de traverser le sambadrôme, lieu du défilé officiel du carnaval. Arrêt de quinze minutes pour visiter l’immense nouvelle cathédrale Saint-Sébastien. Puis avant de retourner au bateau, passage obligé autour de stade de Maracana où le Dieu football attend les prières de ses adeptes. Ce jour-là, personne dans le car n’a été intéressé par un arrêt dans ce temple. Nous avons poursuivi notre route. Ouf !

Nous sommes allés ainsi sur le pain de sucre. Ce lieu que chacun a vu en photo, au cinéma, à la télévision ou dans des livres. Ce lieu n’a rien de beau. Mais, il donne accès à des vues époustouflantes sur les nombreuses baies, sur les quartiers de la ville, sur les montagnes alentour. Nous sommes dans le ciel, la température est de 28° que la météo de ce mois de janvier est douce ! Retour au bateau fatigués. Nous avons soigné cette fatigue selon une prescription médicale incontournable. Une douche pour commencer le traitement. Des vêtements simples, mais élégants. Une piste de danse avec un couple de professeurs qui nous ont permis de développer notre talent pour danser le fox-trot. Un repas délicieux avec nos amis. Un spectacle sur le pont supérieur dans une nuit étoilée. Un magnifique orchestre et un groupe de danseurs et danseuses. Oh, que les danseuses étaient belles ! Je les ai caressées du regard, juste d’un mouvement de cil. Un buffet très varié de desserts brésiliens pour formater notre évolution pondérale. Après un dernier cocktail brésilien, à peine alcoolisé, nous sommes – quand même – allés nous coucher.

N’allez pas croire que les nuits sont longues. Que nenni ! tôt le matin nous étions sur le pont, prêts avec d’autres passagers amis pour partir à la conquête du Corcovado. Autre pointe volcanique sur laquelle les Brésiliens ont eu la charmante idée de poser un grand Jésus tout en béton qui, bras écartés apporte sa rédemption aux habitants des favelas qui grouillent à ses pieds. Ne parlez pas de ce jésus à la bonne mère de Marseille, elle en ferait un malaise en tombant dans le vieux port. Là, il y a un miracle. En présence d’un si grand jésus, rien d’étonnant. Je vous propose un exercice mathématique, vous savez que j’aime cela. Prenez la surface moyenne occupée par un être humain debout. Multipliez par le nombre de personnes présentes sur la plateforme du jésus avant l’heure de pointe. Vous trouvez une surface supérieure à la surface de la plateforme. Cherchez l’erreur ! j’ai bien dit avant l’heure de pointe ! De mon côté, je n’ai pas pu retrouver cette satanée personne qui m’a pincé les fesses et tiré sur ma queue. Mais, s’il y a beaucoup de touristes, c’est qu’il y a de belles choses à voir. C’est un fabuleux surplomb à 360° quand on tourne autour de l’immense jésus que les gens regardent à peine. Je ne vous décris pas ce paysage, allez-y !

Retour au niveau de la mer, un coin de parc pour grignoter à deux nos sandwichs confectionnés le matin. Le bateau est toujours là, je m’installe à une table sur le pont supérieur, je suis bien. Un cocktail se pose sur ma table, le serveur m’a reconnu, il connait mes préférences. Le cahier offert par Virginie s’ouvre avec un autre bonheur, celui d’écrire, pour moi, pour vous.

 

© Pierre Delphin

 

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Nous re partons faire un tour
  • Quelques mots, quelques photos, quelques confidences pour partager avec notre famille, nos amis, nos bonheurs et nos découvertes lors de ce merveilleux voyage qui partira le 6 janvier de Marseille et qui se terminera dans le même port le 4 mai 2023.
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