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Nous re partons faire un tour
26 février 2020

Bienvenue à Hanga Roa

2020-02-21 – Bienvenue à Hanga Roa – Île de Pâques – Chili –

« L’histoire nous apprend beaucoup de choses. Plus importants encore, les choses qui ont fait de nous qui et ce que nous sommes » Robert Banville. Les voyages de Malalo

L'Île de Pâques est une île volcanique reculée de Polynésie, en plein océan Pacifique, dont le nom autochtone est Rapa Nui. L’île est Chilienne même si Rapa Nui se trouve géographiquement en Océanie, c’est l’une des îles habitées les plus isolées du Monde. L’île la plus proche étant Pitcairn à 2000 km à l’ouest

Ce caillou qui sort de l’eau est en fait le résultat d’éruptions volcaniques successives de 3 volcans principaux : le Maunga Terevaka, le Poike et le Rano Kau. L’île est célèbre pour ses sites archéologiques, quelque 900 statues monumentales « Les Moaï » créées par ses habitants entre le XIIIe et le XVIe siècle. Les moaï sont des sculptures en mégalithes massifs de silhouettes humaines dotées de têtes surdimensionnées, la plupart du temps posées sur d'immenses piédestaux en pierre appelés « ahus ». Elles ont été construites pour honorer le chef de tribu et d’autres personnes importantes décédées et font face à l’océan, vers les villages comme pour veiller sur les gens.

L’exception est les sept Ahu Akivi qui font face à la mer pour aider les navigateurs à trouver l’île.

L'île a été découverte par le néerlandais Jakob Roggeveen,  le jour de Pâques 1722 d’où son nom. Ses habitants l'appellent « Te Pito o te Henúa » le nombril ou navire du monde.

Cette île porte une longue histoire, dont une large part est tombée dans l'oubli, depuis la fabrication des gigantesques moaï, jusqu'au rongo rongo, une ancienne écriture encore non déchiffrée à ce jour.

La population a été presque entièrement décimée par suite des incursions des étrangers (esclavage et apport de maladies).

Le Magnifica accoste au large de l’île puisqu’aucun port n’existe et c’est en chaloupe que nous devons nous rendre à Hanga Roa, l’unique ville de Rapa Nui. Huanga Roa veut dire Grande Baie en langue polysienne.

Une pluie torrentielle nous accompagne et le Pacifique est révolté. L’équipage a de grandes difficultés pour faire descendre les chaloupes, le débarquement est retardé de trois heures. Lorsque nous pénétrons dans une chaloupe, nous sommes très chahutés par une mer en colère. La traversée est épique, certains passagers voient passer deux requins, un peu plus de panique pendant que le pilote a de grandes difficultés à manœuvrer. Il sait faire preuve d’une grande vigilance et de beaucoup de technicité pour passer la barre. Les vagues sont gigantesques et frappent une multitude de rochers ainsi que notre embarcation. Soulagement lorsque la chaloupe s’amarre au petit port de pêche à 11 heures. Les tentes du Magnifica sont installées, c’est le point de rassemblement, le personnel nous invite à nous protéger de cette pluie torrentielle. Les bus attendent pour les premières excursions. Notre excursion étant prévue pour 14h30, nous bravons l’ondée et suivons la côte à pied pour nous diriger vers le centre-ville.

Au sein d’Hanga Roa, on trouve le petit port de pêche, un marché alimentaire, un marché artisanal, une église, un cimetière et l’aéroport un peu à l’écart.  On peut voir plusieurs moaï, certains dans les jardins des habitants sont faux évidemment, mais des vrais se trouvent près du port.

Premières photos de moai mais la pluie transperce mon K-way qui n’assure plus son étanchéité. Nous nous réfugions dans un bar et utilisons le wifi pour essayer de joindre la famille.

Peu à peu la pluie daigne cesser et à 14h nous rejoignons le stand des excursions pour la découverte de ces sculptures emblématiques et autres vestiges de la vie ancienne de Rapa Nui. C’est une visite de trois heures que nous allons faire sous un ciel plus clément.

L’activité phare du tourisme est de voir les moaï. Les statues ont des dimensions considérables, les plus petites mesurent environ 2.5 m de haut, tandis que les plus hautes peuvent atteindre jusqu’à 10 m et peser environ 80 tonnes.

Bien installés dans notre car nous commençons la découverte de l’île et de ses habitants qui vivent dans un monde de méditation et d’isolement dans des maisons concentrées près de la rue principale. Comme les Moai la civilisation qui habitait l’île avant l’arrivée des Européens est entourée de mystère

Premier arrêt sur un panorama pour admirer la baie. Nous montons sur un petit promontoire pour quelques clics, et là, j’entends de grands cris et aperçois Pierre à terre. En reculant pour prendre sa photo il a perdu l’équilibre sur le sol détrempé et est tombé à plat dos sur ses cotes fragilisées. Une grande frayeur, mais plus de peur que de mal, ses vêtements sont souillés. Monsieur est furieux, car il a loupé sa photo et son appareil photographique est terreux. Je reste à ses côtés avec le responsable MSC de l’excursion pour le reste de la visite. Décidément mon bonhomme a décidé de me faire éprouver des sensations fortes.

En longeant la côte, nous nous dirigeons vers le volcan « Maunga Terevaka » situé au sud-ouest de l’île. Le cratère, en partie effondré, héberge un lac avec un écosystème unique.  

En haut de ce volcan est érigé le village d’Orongo créé après le culte des moaïs. C’est là qu’est née la légende de l’homme-oiseau ou « Tangata Manu ». Il s’agit d’une légende polynésienne qui a pris le pas sur la vénération des moaï.

Chaque année, des hommes de Rapa Nui devaient aller sur un îlot « Motu Nui », situé en face de l’île de Pâques. Une fois sur cet îlot, les hommes devaient attendre et récupérer le premier œuf de sterne (une espèce d’oiseau) pour le ramener sur l’île de Pâques.

Le premier à réussir devenait alors chef pour une année et devait assurer la paix entre les clans. Bien sûr quelques clics sur les îlots et explications sur le village des chefs moai construit selon une méthode bien particulière ressemblant à celle des incas, les mêmes constructions à base de pierres imbriquées les unes aux autres. L’entrée de chaque maison est très petite ne laissant le passage qu’à une seule personne évitant ainsi l’entrée d’hôte indésirable. Les ouvertures sont ouvertes vers la mer, on peut supposer une surveillance approfondie.

Nous allons découvrir « un ahu ». Un ahu est en fait la plateforme cérémonielle sur laquelle se trouvent les moaï ! « L’ahu Vai Uri » est l’ahu le plus proche de la ville.  Sur place, on peut voir 4 moaï dressés, un moaï manquant et un détruit. De là, on peut également voir « l’Ahu Tahai  et l’Ahu Ko Te Riku » avec chacun un moaï dressé.

La particularité de l’Ahu Ko Te Riku est que ses yeux sont restaurés. Ils sont faits de corail pour la partie blanche et d’obsidienne pour la pupille. Il faut savoir qu’avant 1978, on ne savait pas que les moai avaient des yeux. C’est lors de fouilles qu’un œil a été retrouvé dans le sable. Les moai sans yeux ont le regard qui s’est perdu dans le temps, ceux qui ont les yeux en obsidienne rose regardent l’intérieur de l’île et portent les présages du présent.

Les moai qui portent le chapeau « Pukao » sont fait de scorie rouge. Une roche volcanique rouge qu’on ne peut trouver que dans un seul volcan de l’île, le volcan « Puna Pau ». Ce ne serait pas un chapeau, mais un chignon.

Je comprends l’épaisseur de ce chignon en voyant la chevelure du vendeur d’ananas.

Il existe bien d’autres Ahu, mais la plupart n’ont pas été restaurés et leurs moaï gisent souvent tristement face contre terre par suite d’une guerre de clans

Le volcan « Puna Pau » et le volcan d’où sont extraits les chapeaux des moaï, les « pukao ». La roche produite par ce volcan est rouge ce qui fait la particularité de ces chapeaux. On peut encore voir de nombreux « pukao » sur le site, certains pèsent plus de 10 tonnes !

Il y a eu bien des suppositions sur la façon dont ces statues géantes étaient déplacées

Dernier Ahu dont je vais vous parler, mais pas des moindres puisqu’il s’agit du plus grand Ahu de l’île de Pâques ! 15 moaï se dressent fièrement sur leur plateforme cérémonielle dont le plus gros jamais érigé sur son ahu. Il pèse à lui seul 84 tonnes et se trouve à plus d’un kilomètre du lieu où il a été sculpté. Une prouesse assez impressionnante non ? Certains racontent qu’on faisait glisser les moai sur la boue les jours de pluie,d’autres que les forêts ont été décimées pour faire rouler les statues allongées sur des rondins de bois. En fait, l’explication est plus simple. On sait, par la tradition orale, que les moai marchaient ! Non, non, je ne suis pas devenue folle. En fait, les archéologues ont analysé que le centre de gravité de ces statues était particulièrement bas et que la base était arrondie. Il suffisait alors de les balancer pour les déplacer, un peu comme un culbuto.

Le tourisme aujourd’hui apporte de l’économie à l’île et bien sûr nous vidons notre escarcelle pour quelques souvenirs sur le marché local artisanal.

Nous n’avons pas été gâtés au retour, la pluie a repris et nous ne pouvons pas trop admirer le coucher de soleil, soi-disant splendide, sur cette île ou les moai tournés vers l’océan plutôt que vers les terres regardent exactement dans la direction du coucher de soleil. Nous terminons l’excursion en voyant près du centre-ville 3 ahus (plateformes) restaurés et un moai dont les yeux ont été remis en place.

Nous attendons plus d’une heure avant d’embarquer, la mer est très agitée et les pilotes des chaloupes ont du mal aux manœuvres d’abordage. Lorsque nous montons à bord du Magnifica nous apprenons qu’une femme est tombée à l’eau au moment d’aborder.

Il semblerait qu’elle n’ait pas écouté les consignes de sécurité, propos qui nous sont rapportés par des passagers présents dans la chaloupe. Deux hommes d’équipage ont pu la maintenir par les bras, mais son extraction de la mer fut difficile la chaloupe non amarrée heurtant la coque du bateau. Aux dernières nouvelles épaule et bras cassés elle fut débarquée sur l’île de Pâques qui possède un aéroport pour un rapatriement sanitaire.

 

Si avant notre visite l’île de Pâques, que nous voulions absolument voir, était un endroit qui nous fascinait avec son passé encore inconnu, j’en garderais un souvenir assez particulier. Personnellement je n’ai pas été sensible aux têtes des Moaï, à la nature sauvage, aux côtes déchiquetées, aux petites routes. Une des plus belles îles du monde sous une pluie torrentielle avec un abordage sur une mer déchainée, voir son homme chuter, entendre que des passagers ont soufferts que d’étranges souvenirs sur cette escale.

Nos pieds bien posés sur le navire, à nouveau en grande sécurité, mon homme a retrouvé son équilibre, car ;

Lorsque son pied se pose

Sur la terre d’Hanga Roa qui repose

Son talon glisse, s’ankylose

Sur un talus qui l’indispose....

Une chute en apothéose

Prudence mon homme, ose

Pour éviter la surdose

Et moi, l’overdose

Ainsi, je clos ma prose

 

Annie

 

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P1040963

 

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Commentaires
D
Annie, tu me fais rire !!! Je lis que Joël s'inquiète pour le coronavirus ! Nous pas, car ce n'est que de la manipulation mondiale . La grippe saisonnière... est bien plus désastreuse... ! Ne cédons surtout pas à la panique .
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J
Superbes ces Moaï !!... <br /> <br /> A vous suivre, notre vie semble bien morne...<br /> <br /> Surtout qu'ici, on commence à se préoccuper du coronavirus...<br /> <br /> Ne faites pas escale en Chine...<br /> <br /> Bon vent à tous les deux !...
Répondre
Nous re partons faire un tour
  • Quelques mots, quelques photos, quelques confidences pour partager avec notre famille, nos amis, nos bonheurs et nos découvertes lors de ce merveilleux voyage qui partira le 6 janvier de Marseille et qui se terminera dans le même port le 4 mai 2023.
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