Face au coronavirus le monde de la croisière ne s’amuse plus

« Dans une goutte d’eau se trouvent tous les secrets de tous les océans »

Kahlil Gibran

Après avoir traversé le Pacifique, nous avons visité la Nouvelle-Zélande tout à fait normalement.

C’est en arrivant en Tasmanie (l’île sous l’Australie) à Hobart que la décision du commandant de refuser tout débarquement des passagers et de l’équipage du navire a été prise. En effet des cas de coronavirus étaient établis en Tasmanie et à Sydney aucun cas de coronavirus ayant été détecté à bord pour notre sauvegarde une protection sanitaire a été renforcée. Cela signifie qu’aucune personne ne peut monter à bord et toute personne qui quitte le bateau ne peut y revenir.

Nous avons donc fait une escale technique à Sydney et avons été informés quelques heures plus tard que le TDM s’arrêtait. Le commandant a pris la décision de faire route à Melbourne en vue du ravitaillement en carburant, en vivres et en médicaments.

MSC propose deux solutions soit de débarquer à Melbourne pour prendre un vol pour la France, soit d’aller à Dubaï où tous les passagers restants ainsi que le personnel non navigant devront descendre.

D’après les informations obtenues, il semblerait que les vols directs vers nos destinations soient plus courts.

En arrivant à Melbourne, on a l’impression de naviguer sur un lac, nous voyons depuis notre cabine la baie qui est immense et la ville qui s’offre à notre regard.

Nous accostons à côté de deux autres croisiéristes. Notre escale fut courte, trois heures environ. Elle permit aux passagers qui le souhaitaient de débarquer. Le port est fermé, quelques bus pour le transport des passagers qui sont conduits directement à l’aéroport.

D’après les informations 200 passagers quittent le navire, notamment des Américains, Japonais, Australiens, mais aussi quelques Européens.

Sur le bateau règne un calme ambiant, j’ai pu constater des passagers s’étreindrent en pleurant.

Nous avons dit au revoir à nos connaissances australiennes, nous espérons recevoir un mail d’information nous annonçant leur bon retour à leur domicile sans contrainte.

Pour notre part, nous avons choisi l’option Dubaï, plus proche de l’Europe et en regardant internet j’ai pu constater des vols directs sur Lyon Saint Exupéry.

À la suite de cette halte, nous prenons la direction de Fremantle, port de la ville de Perth sur la côte ouest de l’Australie, pour une escale technique. Nous y arriverons le 24 mars.

Cela fera ainsi 15 jours que nous serons en total confinement depuis que nous avons quitté Wellington, seul endroit où nous aurions pu être en contact avec le virus, mais avec une probabilité infime, car juste un cas était connu au moment où nous étions présents.

A Fremantle la situation sanitaire sera assurée puisque nous serons toujours à bord, sans possibilité de descendre.

Cette assurance sera notre sauf-conduit qui permettra à des ports comme Dubaï des débarquements pour rejoindre l’aéroport, mais les opportunités de rapatriement changent très vite.

Des informations contradictoires circulent, bruits de couloir ou informations sérieuses, aucune certitude, nous écoutons seulement les informations de MSC ou les sites internet réputés sérieux.

Le commandant a réuni l’ensemble des passagers au théâtre, pour expliquer que la direction de MSC était en pourparlers avec les autorités gouvernementales italiennes françaises, espagnoles, allemandes, suisses afin de permettre aux ressortissants de ces pays de descendre dans un port méditerranéen approprié pour une arrivée mi-avril.

Pour le moment MSC a une très bonne gestion de crise (à quelques éléments de communication prêts qui ont suscité incertitudes, angoisses et énervements chez certains).

Les passagers qui ont débarqué, à leur demande, dans différents ports sont arrivés chez eux avec parfois beaucoup d’attente en transit lors d’escales et des problèmes financiers avec leurs bagages.

Pour ceux qui ont débarqué après Sydney, fin de la croisière, la compagnie MSC a proposé une solution financière en réglant en grande partie leurs frais notamment les vols en seconde classe et 30kgs de bagages, le surplus étant à la charge des passagers. Pour pallier à cette dépense, une possibilité fut offerte ; laisser les bagages sur le bateau avec acheminement dans 3 voir 4 mois au domicile.

En résumé

La croisière s’est terminée à Sydney.

-        Le bateau est réputé sain vis-à-vis du coronavirus

-        Nous restons sur le bateau sans contact extérieur. Tout fonctionne bien à bord. Les réserves alimentaires sont suffisantes !

-        En ce moment, nous naviguons au sud de l’Australie destination Fremantle (Perth). Escale purement technique. Arrivée le 24 mars.

-        Ensuite deux options : Direction Dubaï (3 semaines de route) et avion ou si les négociations avec les pays sont positives, retour en méditerranée (ports envisageables Gênes, Marseille, Barcelone). Arrivée mi-avril.

-        Dans tous les cas remboursement de 50% de la croisière en avoir ou de 35% en cash

Donc nous sommes positifs ; il reste la danse, le sauna, la piscine, l’apéro, le restaurant, les spectacles chaque soir. Tout cela ne peut pas nous rendre malheureux !

On peut remercier cette compagnie, car notre situation par rapport à de nombreux Français bloqués à l’étranger, et par rapport à tous ceux qui sont confinés chez eux, est très enviable.

Annie le 22 mars 2020

Comments

[Pierre Delphin]

Ce matin, 6h00, mot sous la porte: Dubaï fermé nous retournons à Fremantle. Nous n'avons plus de destinations pour l'instant. Sans doute vers 12h00 (il est 9h30). Mon titre "errances" était prémonitoire! à +. Envoyez-nous une photo de tulipe par whatsapp. Pas de leurs sur un bateau!

Bises

Pierre

[jaja]

Notre ami coronavirus est trop présent dans nos vies et les contrarie un peu. Vous êtes en sécurité sur le bateau et vous avez intérêt à aller le plus loin possible. Pour les ports de Gènes et Barcelone ça risque d'être dur car l'ennemi est très virulent dans ces 2 pays. Nous avons un confinement de 4 semaines supplémentaires jusqu'au 28 Avril.

1100 morts en France depuis le début de l'épidémie. Pour nous tout va bien et nous restons sagement à la maison sauf pour faire quelques courses (il faut bien se nourrir). il y a un petit retour du froid et les sorties dans le jardin sont moins fréquentes. Nous regardons sortir les fleurs (en ce moment les tulipes)

Prenez bien soin de vous et revenez nous en pleine forme. Bises virtuelles