Aqaba - Jordanie - Nous re partons faire un tour

29 avril 2023

Aqaba - Jordanie

Faits intéressants sur Aqaba-Petra

Le nom de Pétra vient du mot grec « Petros » qui signifie roches. Il est également connu sous le nom d’Al-Batra en arabe.

Pétra est devenue un site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985 ainsi que l’une des sept merveilles du monde en 2007,

Pétra est aussi surnommée la « ville rose » en raison de la couleur de ses rochers qui prennent une teinte rouge-rose au coucher et au lever du soleil.

L’entrée de la ville de Pétra se fait par un étroit passage creusé dans le grès à la suite d’années de pluie et de vent. Ce passage est connu sous le nom de « Siq » qui signifie simplement gorge.

15% de recherches archéologiques ont été faites à Pétra, il reste encore énormément à découvrir.

Pierre qui ne connait pas Pétra a réservé au moment de l’inscription au TDM une excursion organisée par MSC compte tenu des difficultés pour se rendre sur le site, très éloigné du port d’Aqaba, il faut compter 4 heures de route, aller-retour.

Personnellement, j’ai séjourné trois jours sur le site en 1980 et deux nuits dans le Wadi Rum et suis contente de revoir ce lieu fantastique.

Nous accostons à Aqaba à 8h, sous la domination byzantine seul port maritime de commerce depuis 1500 av. J.-C., unique port de la Jordanie juste à la frontière israélienne.

Dès l’accostage, nous nous dirigeons vers le théâtre, le départ de l’excursion est prévu pour 8h30 et il faut passer par le contrôle des frontières avant d’entreprendre les deux heures de route pour rejoindre Pétra.

Je suis inquiète pour Pierre qui souffre de son dos et de son épaule sachant que le site de Pétra est difficile à visiter puisqu’il faut beaucoup marcher.

Je me souviens de l’émerveillement que j’avais eu lors de mon séjour en Jordanie,. Cette cité perdue fait partie de ces sites mythiques qui font rêver nombre de voyageurs. Une merveille du monde impressionnante.

Pétra fut la capitale du royaume des Nabatéens qui englobait la Jordanie, le sud de la Syrie et la Palestine. Ce peuple arabe nomade, s’installa à Pétra vers la fin du 6^e siècle av. J.-C.

Le royaume fut puissant, car les Nabatéens contrôlaient les principales routes du commerce de la région. Ils investirent cette richesse dans l’édification de bâtiments majestueux. Pétra connut son apogée en 50 apr. J.-C. avec 20.000 habitants, le souverain OBADA III (30 à 9 av. J.C) construisit la plupart des tombes et des temples visibles de nos jours.

Toutefois, plusieurs peuples dont les Édomites s’installèrent à Pétra à partir de 7000 av. J.-C. séduits par les nombreux avantages du lieu, l’eau, la protection des canyons rocheux. La bienveillance des Édomites avec les Nabatéens a fait que Pétra est devenue une immense cité de dix kilomètres carrés et la capitale du royaume nabatéen. Les caravanes chargées d’encens, de soieries, d’épices ou autres produits exotiques s’arrêtaient à Pétra ou elles trouvaient de l’eau en abondance et une protection contre les maraudeurs. En échange de leur hospitalité, les Nabatéens percevaient une taxe sur les produits transitant dans leur cité, ce qui assura leur prospérité.

Rome s’empara de Pétra en 106 et le royaume fut intégré à l’empire. Les Romains modelèrent et édifièrent de nouveaux édifices. Avec l’ouverture des routes maritimes par Rome, les flux commerciaux passant par Pétra perdirent de leur importance.

La fin de l’empire romain et de terribles tremblements de terre mit fin à l’importance de Pétra qui devint un simple village vers l’an 700, la cité tomba dans l’oubli. Elle est redécouverte en 1812 par un voyageur suisse Jean-Louis Burckhardt.

Les Nabatéens sont restés dans l’histoire comme un peuple raffiné et ouvert sur d’autres cultures. Leurs édifices intègrent plusieurs influences grecque, assyrienne, romaine.

Confortablement installés dans le car nous nous dirigeons sur Pétra et le chauffeur du car traverse une partie du désert du Wadi Rum.

Je me replonge dans la beauté de ces paysages. C’est une vallée désertique avec des canyons, d’immenses falaises aux couleurs incroyables. Ce site est associé à la légende de Laurence d’Arabie qui y a campé quelque temps avec son armée. De nombreux cinéastes ont choisi ce lieu comme décor naturel.

Je me remémore mes deux nuits passées sous tente berbère pour assister au lever et coucher du soleil et admirer ces nuances de couleur du sable et de la roche qui vont du beige jusqu’au rouge.

Le chauffeur prend le chemin des écoliers pour nous faire voir un campement de nomades, les chameaux, des plantations de blé, une oasis et deux arrêts de pause « pipi » dans des boutiques de souvenirs dont les produits ne nous tentent guère.

Nous arrivons vers 11h à Pétra et avons jusqu’à 15h pour visiter, trop peu de temps sachant que pour visiter entièrement le site il faut au minimum deux jours, j’y suis restée trois jours entiers.

Lorsque nous passons l’accès d’entrée, qui n’existait pas au moment de ma première visite, Pierre ne veut pas prendre de voiturettes électriques et nous marchons lentement dans le Siq, cet étonnant et étroit passage menant au 1^er monument « le Trésor ».

En compagnie d’un nombre important de touristes, nous sommes déjà 1000 de MSC, nous cheminons sous la chaleur dans le sas d’entrée de ce magnifique site.

Pour Pierre c’est une merveilleuse découverte, il photographie ces hautes falaises de grès et admire la roche qui se décompose en plusieurs couleurs.

Ces roches sont organisées en strates, d’où ces couleurs de toute beauté, on admire les falaises qui s’élèvent autour de nous à plus de 80 mètres.

Les Nabatéens étaient un peuple cultivé, on peut admirer des vestiges de leur calligraphie gravés dans la roche. Sous la domination romaine, Pétra prospéra et de nombreux embellissements furent introduits dans la ville comme le théâtre, le pavage de la rue à colonnades et la construction d’un arc de triomphe à l’entrée du Siq.

Nous marchons si lentement dans le canyon qu’il sera impossible à Pierre, à part le Trésor, de découvrir le théâtre, les tombes royales, le centre de la cité et le Monastère Ad Deir car il faut compter deux heures de marche supplémentaires et une heure de grimpette pour les 800 marches.

Pétra a la particularité d’avoir une entrée grandiose, récompense des kilomètres parcourus dans le Siq.

Une façade se découvre derrière le dernier goulet de passage, le tombeau nabatéen « Al-Khazneh ou trésor » de près de 2000 ans, haut de 43 mètres, creusé dans la montagne, La légende dit que ce tombeau abrite le corps d’un notable ainsi qu’une bonne partie de sa richesse.

Je redécouvre la cité, mais suis un peu scandalisée par le peu de respect des touristes qui escaladent les tombeaux, laissent des résidus de victuailles à terre. Les allées et venues des chameaux, des chevaux, des ânes et des voiturettes transportant les touristes, les cris des vendeurs, des infrastructures dénaturent le site, aucun respect pour ce sanctuaire.

Le site est habité en permanence, vendeurs et autres habitants restent sur place, dans les grottes ou sous des tentes. Je ne comprends pas qu’un patrimoine de l’UNESCO ne soit pas mieux protégé et que l’on ne puisse interdire tous ces marchands.

Pour moi, ce fut le point noir de découvrir un caravansérail sur la petite place de l’Al Khazneh.

Le trésor est entaché par des chameaux, des mulets, des marchands et l’horreur d’un édifice de spots pour les son et lumière en soirée. Les cris et les odeurs n’invitent pas au repos et à la méditation. Pierre est aussi choqué de voir des canettes dans les canaux non irrigués.

Mais nous sommes, malgré tout éblouis, par le Siq et le Trésor qui sont des merveilles à part entière,

Nous faisons l’impasse sur les autres monuments compte tenu du temps imparti et nous refaisons à pied le chemin sous une bonne chaleur pour rejoindre notre car.

Retour en fin de journée au bateau pour une navigation de trois jours.

Nous allons quitter définitivement le continent asiatique pour regagner l’Europe en contournant le massif montagneux du Sinaï puis traverser le canal de Suez afin de rejoindre la Méditerranée.

Annie le 26 avril 2023