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Nous re partons faire un tour
5 février 2023

Bilan de fin de mois (1)

Bilan de fin de mois

 

Survivance de ma vie industrielle ou vieille manie, il m’est usage de faire un bilan lorsque le mois s’achève. Alors, pourquoi pas lorsque je suis en vacances, pourquoi pas lorsque je suis en croisière.

Cette fois, le problème est qu’il a fallu que je regarde mon calendrier plusieurs fois et que j’entende quelques soupirs amis dire : déjà un mois ! Cela m’a amené une fois de plus à prendre conscience du temps qui passe. Cela m’a amené aussi à avoir une pensée amicale pour tous ceux avec qui j’avais évoqué ce projet de voyage avant notre départ. Je me souviens de leurs paroles étonnées : quatre mois ! Mais c’est long… Moi, je ne pourrai pas… ensemble, nous avions ri. J’avais tenté de vous expliquer combien vous étiez dans l’erreur d’appréciation. Je vous confirme ce point de vue aujourd’hui. Je n’ai pas perçu le temps de ce premier mois. Pourtant, nous avons traversé l’Atlantique, la mer des Caraïbes, passé le canal de Panama, largement remonté l’océan Pacifique vers le nord, direction San Francisco. Tout cela sur environ 17000 km à une vitesse moyenne de 35 km/h. Mon goût pour les chiffres reste présent, même si ces derniers peuvent donner un peu de vertige.

M’ennuyer, non. Désolé, je n’ai pas eu le temps. Bon, pour vous qui me faites l’honneur d’une lecture, mais aussi pour vous faire baver d’envie, je vais vous raconter dans les grandes lignes quelles sont mes occupations favorites en croisière. Mais, une fois n’est pas coutume, j’aborderai l’antithèse avant la thèse. Cela pour vous expliquer le bonheur d’avoir du temps pour ne rien faire. Rien faire, certes, mais avec application. Trois fois rien étant déjà quelque chose, je ne parle que du rien unique. Ce rien, c’est le temps de s’appartenir à soi-même et pas aux autres. Temps sublime de l’égoïsme. Le temps d’être sans objectif immédiat. Le temps où le corps se repose et l’esprit s’apaise. Comme ce temps est bon ! imaginez le dessert que vous aimez le plus, c’est encore meilleur. Avoir beaucoup d’argent peut être une source de bonheur espérée. Mais, avoir du temps qu’on laisse filer entre ses doigts comme le sable d’une plage, alors là, voilà une vraie richesse qui ne sera jamais cotée en bourse. Comme le temps est bon lorsqu’il est lampé par petites gouttes comme un élixir divin. Beaucoup parlent des droits du citoyen, des droits à la liberté, à la santé. D’autres vont même jusqu’à parler du droit du travail ! Amis, venez avec moi revendiquer le droit à la paresse. Nous ne défilerons pas dans les rues, cela serait trop fatigant. Nous resterons dans nos hamacs accrochés à une paire de palmiers. Ce merveilleux arbre qui émet une ombre propice au rien faire, une ombre salvatrice.

Bon, je suis encore dans mes digressions sur le temps qui passe. Un effet de mon refus du vieillissement sans doute. J’en parlerai à ma psy. Je vous rassure, sur ce bateau au merveilleux nom de Poesia, nous avons quand même beaucoup d’activités. Nous ne restons quand même pas toute la journée sans rien faire, car un rien faire englouti dans d’autres rien faire pourrai prendre un caractère fastidieux. Nous avons des activités qui se sont établies au fil des jours, au fil de nos envies. Sans prendre les choses dans un ordre particulier, et au risque de paraitre hurluberlu, je citerai en premier la restauration. En effet, c’est une activité qui présente une grande régularité et avec des amis choisis nous la pratiquons trois fois par jour, parfois quatre. La gastronomie au bord d’un bateau de croisière est une activité importante que chaque croisiériste s’applique à donner une image d’excellence. Un peu de détail : Midi et soir nous mangeons au restaurant, servi à table. Cela s’apparente à un restaurant de quelques étoiles, pour fêtes carillonnées lorsque nous sommes à terre. À peine assis, un jeune serveur en habit nous étale la serviette sur les genoux, ce qui nous évite un effort. Il nous propose un choix de boissons alcoolisées ou non, ce qui nous demande un peu de réflexion. En France, le choix de la boisson est fait après le choix des mets, mais nous devons admettre avec difficulté certes que sur le bateau ce n’est pas tout à fait la France. Nous acceptons cette variation avec humilité. Un deuxième serveur vient nous présenter les pains, variables dans leur texture et dans leurs formes. Je ne sais pas pourquoi, j’aime bien les miches bien rondes. Le troisième nous présente la carte du jour. Là, une difficulté s’impose à nous, nous devons choisir. Cinq entrées, cinq plats, six desserts. N’hésitez pas trop, sinon le serveur vous apportera les deux choix de votre hésitation. Bon, si rien ne vous fait frémir d’envie, il reste la banale tranche d’aloyau ou la farandole de pâtes, le bateau ayant des souvenirs de ses origines italiennes. Les plats proposés sont souvent en relation avec les produits et les recettes des pays traversés. Mais il y a aussi des plats végétariens pour les négativistes de l’alimentation carnée. Prévenant, si le serveur perçoit un peu de fluctuation dans le délai du service, il pose, discrètement sur la table, une assiette avec quelques morceaux de gorgonzola ou de saumon fumé afin d’apaiser notre impatience. Les gens non expérimentés à ce genre de voyages n’ont aucune perception de la fatigue mentale que tous ces choix nous imposent. Devons nous faire ces choix par raison ou par goût gastronomique, telle est la question fondamentale à laquelle nous devons répondre à chaque repas. Bien évidemment, nous avons la liberté de critique et de percevoir cette situation comme insuffisante. Dans ce cas, il faut avoir le courage de monter quelques étages (avec ascenseur) pour aller prendre son repas au buffet. Là, sur une cinquantaine de mètres, il y a peu de chance de ne pas trouver de quoi s’alimenter soit en variété soit en quantité. Zone extrêmement dangereuse pour les personnes ayant des problèmes pondéraux. Pour le petit déjeuner, parmi d’autres formules, nous avons choisi le plus simple. Nous affichons nos choix le soir sur notre porte, et le matin, à l’heure choisie, un plateau nous est apporté dans notre chambre. Cela nous évite de trépigner devant le buffet et de partager à deux un moment agréable d’intimité. Pour casser cette routine, heureusement, il y a régulièrement des diners de gala. Vous comprenez ainsi que l’activité gastronomie est une activité à part entière qui mérite toute notre attention puisqu’elle comme une partie importante de notre temps. Ah, j’allais oublier d’évoquer pour les jours où nous sommes en pleine mer, les après-midi, nous avons un thé dansant et pour compléter cette boisson, il nous est servi un large choix de pâtisseries. Moi, j’adore les scones, it is so british ! Annie préfère les macarons, je ne porterai pas de jugement sur les choix de chacun. Mais là, le tango nous permet une évacuation énergétique compensatoire.

Aller, je dois bien en parler aussi. Il y a de nombreuses personnes, et nous en faisons partie qui viennent sur le bateau en croisière pour les escales, pour visiter les pays et ainsi rapporter quelques centaines de photographies pour épater les amis au retour. Les escales, j’aime bien. Mais là attention au volume des ambitions. Ce n’est pas parce que j’ai fait un tour dans la ville de Bridgestone que je connais la Barbade. Ce n’est pas parce que je me suis baladé dans les rues de Puerto Vallarta que je vais vous faire un exposé sur l’histoire tumultueuse du Mexique. Mais cela reste intéressant d’aller respirer l’odeur de l’air des autres. Il n’est pas meilleur que le nôtre, il est différent. Bonheur d’aller regarder, d’écouter, de toucher, de goûter un fruit inconnu. J’aime regarder les gens comme ils vivent, voir leurs vêtements, leurs maisons, comprendre leurs habitudes. Parfois, avec eux échanger un sourire, quelques mots dans un mélange linguistique qui entraine des rires. Négocier le prix d’une babiole ou d’un tee-shirt. Essayer, l’espace d’un instant, de vivre avec leur vie. Essayer de comprendre leur histoire. Dans les iles de la Caraïbe du sud et en Amérique centrale, nous pu apprécier les bienfaits que notre civilisation européenne a pu apporter à ces gens qui ne savent plus à quels dieux se vouer.

J’aime ces moments de rencontre dans nos identités humaines. J’aime regarder les petits enfants dans les bras de leurs mères. À mon sourire, elles me les présentent comme leur richesse, comme leur fierté. Il y a quelques enfants sur notre bateau. Quelle belle chance ils ont de vivre cette expérience. Oublieront-ils toute forme de sectarisme, quelle belle éducation pour eux ? C’est l’école de la vie.

Le dernier volet que j’aborderai, c’est celui de la convivialité. Qui certes peut être négative, mais les emmerdeurs sont vite éliminés de mes croisements. Reste le plus grand nombre qui donne le plaisir d’une rencontre au virage d’un couloir. Sourires partagés, avec quelques mots évoqués, une blague croustillante pour apporter des rires. Mais aussi des temps de partage avec nous amis avec qui nous sommes plus dans l’intimité, nous parlons de nos joies, de nos peines, de nos soucis sans tabous. Cela fait du bien à l’âme.

L’amitié est importante dans la vie en général, elle est primordiale pour la vie sur un bateau de croisière longue. Même si, la croisière terminée, nous retournerons chacun dans nos régions respectives pour retrouver notre vie terrestre, l’amitié sur le bateau, c’est prendre le temps de regarder la ligne d’horizon avec le même regard, de partager l’émotion de la flamboyance d’un lever ou d’un coucher de soleil. Prendre le temps de se parler et surtout de s’écouter. On partage un mot, une phrase, une idée. Nos points de vue se modèlent au fil de notre écoute, s’enrichissent du regard des amis et se précisent dans notre pensée. Je me sens très heureux d’avoir pris le temps et m’être donné les moyens de progresser dans la langue anglaise. Cela me permet un grand élargissement de mes contacts et de rencontrer d’autres cultures que la mienne.

Pour revenir au tourisme, les escales de Barcelone et de Funchal nous ont laissés dans une ambiance européenne avec le point marquant de la descente assis dans un panier d’osier dans une rue très pentue, quelle trouille. Puis, Bridgetown, Kingstown, Saint-Georges m’ont permis de découvrir la Caraïbe du sud avec de belles surprises emballées dans de belles couleurs. Avec San Marta et Carthagène, nous avons effleuré le nord de l’Amérique du Sud. Le passage du canal de Panama restera pour moi un moment fort de ce voyage. C’est passer d’un monde à un autre. Voir le fonctionnement des écluses d’en haut, même si quelques particules d’oxalate de calcium sont venues perturber mon système néphrétique et ma position verticale.

Jusque là cet hiver a été très agréable avec des températures tropicales. En nous épongeant le front humide de sueur, nous pensions à nos amis restés au village sous la neige et dans le froid. Mais la remontée vers les côtes américaines nous fait retrouver un peu de fraicheur après avoir pris le temps de faire des petits bonjours à Panama, Puerto Quetzal, Antigua, Puerto Vallarta, Cabo San Lucas. Je vous laisse feuilleter votre gros atlas pour retrouver où se trouvent ces charmantes localités. Dans chacune, nous avons gravé notre mémoire d’une graine de souvenir. Je me régale d’avance de penser que je vieillirais avec de belles images dans ma tête et de beaux souvenirs dans mon cœur.

 

Pierre Delphin  -  samedi 4 février 2023.

 

mère enfant

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Commentaires
M
Chers tous deux ! Bon anniversaire à vous deux , Santé , joie de vivre et bonheur de découvrir avec vous ...le monde en en faisant le tour !<br /> <br /> Merci pour les photos et les commentaires toujours bien agréables à lire.<br /> <br /> Moins de choses a raconter sur le quotidien à Lyon ; dimanche avec Marie Claude nous parlions de vous et des découvertes que vous nous faites partager , <br /> <br /> Bonne continuation ! bises d'anniversaire , <br /> <br /> A votre santé <br /> <br /> Marie-Aimée
Répondre
D
Cher Pierre, c'est vraiment très agréable de te lire. Bisous à vous deux de nous deux
Répondre
Nous re partons faire un tour
  • Quelques mots, quelques photos, quelques confidences pour partager avec notre famille, nos amis, nos bonheurs et nos découvertes lors de ce merveilleux voyage qui partira le 6 janvier de Marseille et qui se terminera dans le même port le 4 mai 2023.
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