La Vie

8 avril 2020

« Les vertus se perdent dans l’intérêt personnel comme les rivières se perdent dans la mer »

Franklin D.Roosevelt

La plupart des êtres dans le monde sont confinés, soit chez eux, soit dans des espaces médicaux, soit dans d’autres lieux suivant leur situation et position géographique, étant donné que les gouvernements du monde entier ont renforcé les mesures de santé et de sécurité publiques pour protéger les populations locales et contenir la propagation du virus

Personnellement, nous sommes confinés sur un bateau de croisière, situation plutôt appréciable.

La décision prise par le commandant de notre navire-MSC Magnifica d'étendre cette mesure aux passagers et à l’équipage en refusant depuis Sydney toutes descentes et montées aux escales fut d’une grande sagesse.

Par cette décision, nous sommes protégés de ce minuscule virus si puissant et la vie continue sur le navire sans la moindre crainte et la peur irraisonnée de la maladie, voire de la mort.

Ce virus permet aux gens bien portants de reconnaitre leur chance d’être en vie et d’avoir ce bienêtre de santé qui n’existe plus dans plusieurs régions du monde.

Nous avons une longue navigation. La mer nous berce de sa voix bleue, nous naviguons depuis plusieurs jours suivant le mouvement des vagues avec pour seule vision l’océan à la lumière du ciel. Depuis notre balcon nous pouvons admirer cette immensité calme parfois quelques dauphins frétillent, les couchers de soleil sont resplendissants et la lune offre des myriades d’étoiles dans l’eau.

Il est certain que le voyage n’est plus aussi exaltant puisque nous ne visitons plus ces pays dont nous avions rêvés, un peu de déception lorsque nous longeons les côtes qui auraient dû être visitées, mais.

nos conditions de vie restent optimales et nos journées sont ponctuées par les activités proposées

Nous avons toujours droit à des soirées théâtrales et musicales fastueuses pour le bonheur de nos yeux et nos oreilles.

Le service restauration propose des diners exotiques, à titre d’exemple lorsque nous avons longé l’Indonésie nous avons eu un diner aux saveurs de Bali.

Comme toute situation a un effet bénéfique, c’est une période de repos, la sérénité est présente et nous continuons à rêver.

L’ensemble des passagers a conscience de conserver leur bonne santé et de poursuivre leur chemin de vie, cette vie si précieuse, phénomène naturel qui se manifeste au long des jours dans nos organismes et que malheureusement parfois nous bafouons par nos abus.

Les écoutes médiatiques nous informent de la situation mondiale, les situations sont différentes entre les pays.

Je pense souvent aux personnes qui subissent les épreuves de la guerre avec la peur au ventre vivant dans des espaces réduits comme les caves, aux nombreuses familles démunies financièrement qui sont dans un logement restreint

Il est certain que nous ne devons nullement nous plaindre d’être dans un espace confiné, c’est avant tout le privilège de notre sauvegarde, d'autant plus qu’à notre époque nous avons l’immense chance de toujours communiquer avec nos liens amicaux et affectifs, ces échanges se multiplient plus abondamment qu’hier les ondes en témoignent.

Notre vie est acceptable parce nous sommes dans le partage, parce qu’autrui nous apporte du bienêtre, de la compassion, du dévouement et de l’amour.

Il est évident pour tout être humain que ce qui nous aide à vivre, autant que la nourriture quotidienne, ce sont les liens familiaux, amicaux, communautaires.

Notre confinement doit nous permettre aussi d’apprécier à sa juste valeur la vie. La vie, c’est aussi la pluie, le beau temps, la rosée du matin, la douceur d'un coucher de soleil. C'est un sourire, une larme, des souvenirs, des espoirs, des jours noirs et des jours bleus.

La vie c'est un changement perpétuel et continuel, auquel nous pouvons nous adapter. Il nous arrive de tomber, d’échouer, mais nous pouvons nous relever et gagner. C'est un jeu permanent qui suit notre souffle comme les caprices des vagues et du vent.

Pour éviter tout conflit avec nous-mêmes et vivre en totale harmonie, nous devons vivre avec confiance, courage, optimisme, et amour.

Et ces instants, ou nous sommes confinés, prisonniers dans nos pensées nous avons largement le temps de profiter pour saisir l’instant, et siroter ces moments qui font partie de notre présent.

La vie est trop courte pour être petite et malgré la gravité des jours, restons légers et préparons nos cœurs pour des jours meilleurs et espérons que cette crise aidera l’humanité à se rendre compte du danger aigu que représente la désunion mondiale.

Un petit virus

Pas plus gros qu’une puce,

Plonge le monde en léthargie...

La vie se trouve au ralenti.

Notre quotidien est chamboulé

Par plus de temps disposé

L’humain l’utilise à sa façon

Mais en tirera-t-il une leçon ?

De ce confinement contre poison ?

Nous sommes toujours en navigation

Nous voguons vers un port pour toucher terre

Afin de regagner nos tanières